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Les professionnels des addictions désapprouvent la libéralisation du secteur des casinos proposée par la Confédération

25.03.2010

Communiqué de presse relatif à la libéralisation des casinos proposée par la Confédération qui affectera davantage les joueurs déjà fragilisés par des conduites de jeu excessives.

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Les professionnels des addictions s’inquiètent de la libéralisation du marché des jeux d’argent annoncée hier par la Confédération (nouvelles concessions de casino, augmentation des machines à sous et déréglementation des jackpots). Ils mettent en garde contre une possible explosion de l’offre des jeux d’argent alors que la population la plus fragile est insuffisamment protégée contre les risques de dépendance au jeu.

La décision d’augmenter de 66,6% le nombre de machines à sous dans les casinos de type B est difficilement compréhensible alors que ces appareils sont unanimement reconnus comme étant les plus dangereux en termes de risque de dépendance. De plus, l’octroi de deux nouvelles concessions va encore augmenter la concurrence dans un marché déjà saturé, ce qui se fera au détriment des joueurs problématiques. Enfin, le doublement du jackpot (gain possible) favorise également l’addiction aux jeux. Si on y ajoute le projet actuellement à l’étude d’autoriser les jeux d’argent sur Internet, on constate une forte augmentation de l’offre et une diminution de la protection des joueurs.

La Suisse est le pays qui possède à ce jour la plus forte densité de casinos en Europe. Avec les jeux de loteries et paris, le succès du poker Texas Hold’em et l’accès incontrôlable à Internet, les risques liés à la pratique excessive de jeu d’argent sont bien réels. On compte en Suisse  entre 40'000 et 120'000 personnes qui présentent un comportement de jeu excessif (ESS 2007), seulement 2% d’entre elles consultent un centre spécialisé. 

Les professionnels des addictions demandent que les mesures de protection des joueurs soient d’avantage prises en compte dans la réglementation des jeux d’argent. Les récentes décisions démontrent une priorité mise sur l’augmentation des rentrées fiscales. Les professionnels des addictions rappellent ici que l’argent perçu par l’Etat par le biais des jeux d’argent vient directement du portemonnaie des joueurs qui perdent. Contrairement aux idées reçues, la grande majorité de ces personnes appartient aux couches les plus modestes de la population.

 

Auteur(s)
GREA