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Vancouver veut décriminaliser la possession de drogues illégales

City of Vancouver
11.05.2021

La crise des surdoses a été très difficile en Colombie-Britanique. La plus grande ville propose d'adopter une attitude pragmatique et de décriminaliser la possession de drogues afin de répondre à cette situation avec des mesures de santé publique plutôt que de la répression.

Le Canada est un exemple de pays fédéral qui fonctionne grâce aux expérimentations locales, à l'image de la Suisse. La capitale de la Colombie Britanique, qui a connu 1 500 décès en cinq ans suite à des surdoses, propose un nouveau modèle de décriminalisation. Ce modèle définit :

  • Une limite de l'usage personnel,
  • Un système volontaire d'orientation vers des services d'aide,
  • Un processus de décision.

Cette démarche passe par une dérogation à la loi sur les stupéfiants fédérale canadienne, la "Loi réglementant certaines drogues et autres substances". L'accord n'a pas encore été donné par le gouvernement d'Ottawa, dans un contexte de politique politicienne, où certains soulignent selon le Guardian le risque d'un retour de flamme conservateur. Le GREA souligne l'intérêt de telles démarches, qui permettent d'agir plus rapidement sur le terrain grâce à des solutions pragmatiques visant à améliorer la situation sanitaire et sociale.

Néanmoins, la Coalition canadienne des politiques sur les drogues souligne que le projet doit être amélioré sur plusieurs dimensions, notamment pour qu'il puisse servir d'exemple à d'autres villes. Actuellement, le projet doit encore refléter une véritable participation des personnes concernées, revoir à la hausse les quantités seuils pour la possession décriminalisée et ne pas mettre la police au centre du dispositif. En outre, le modèle ne prend pas en compte les dommages intergénérationnels causés par les contrôles excessifs et la stigmatisation structurelle.