Performance et conduites dopantes: la revue « dépendances » ouvre le débat
Le recours à des produits dopants est une réalité qui va croissant. Selon l’administration des douanes, les saisies de produits dopants de type médicamenteux ont presque doublé en une année. On manque à ce jour de données sur l’ampleur du phénomène, mais on peut estimer de 10 à 20% le nombre de travailleurs utilisant des substances pour améliorer leur performance ou faire face au stress. La revue « dépendances », éditée par l’ISPA et le GREA, publie un numéro entièrement consacré à la performance et aux conduites dopantes.
Le dernier numéro de la revue « dépendances », co-éditée par l’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) et l’association des professionnels des addictions (GREA), s’interroge sur les produits dopants utilisés au quotidien. Un premier constat: on manque de données pour cerner cette réalité. Cependant, la panoplie des produits disponibles ne cesse de s’allonger, tandis que l’exigence de performance au travail est toujours plus forte. On connaît depuis longtemps l’usage de l’alcool au travail, pour « tenir le coup », augmentant d’autant les risques de dépendance. Ces dernières années cependant, les professionnels de l’addiction constatent que les produits utilisés se diversifient. En premier lieu sont concernés les médicaments et les compléments vitaminés, mais la cocaïne ou d’autres produits illégaux entrent aussi en ligne de compte.
Le sport de loisir est aussi touché
Ces tendances à la recherche de performance se retrouvent également dans le sport de masse. Le dopage au sein du sport d’élite, fortement médiatisé, n’est en effet que la pointe de l’iceberg. Ainsi, les spécialistes intervenant dans ce numéro s’interrogent sur la pression mise sur des enfants promis à une carrière sportive, ou encore sur le culte de l’apparence dans les sports de loisir qui peut amener à la prise de produits.
Devons-nous nous inquiéter?
A quel moment la recherche de performance devient-elle contre-productive et quels sont les moyens à mettre en œuvre pour éviter les dérives ? En donnant la parole à des spécialistes du domaine de l’addiction, mais aussi du sport, de l’éthique et de l’enfance, la revue « dépendances » ouvre des pistes de réflexion et met à jour des facettes méconnues de cette tendance de société. L’ISPA et le GREA espèrent ainsi contribuer à alimenter le débat sur la réponse collective à apporter à ce problème de santé publique.
Pour obtenir gratuitement un exemplaire:
«dépendances», c.p. 870, 1001 Lausanne, 021 321 29 85, csaunier@sfa-ispa.ch
Pour d’autres informations :
Corine Kibora, ISPA, 021 321 29 75, 079 730 60 75
Jean-Félix Savary, GREA, 024 420 22 61, 079 345 73 19