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Mieux taxer l’alcool permettrait de sauver beaucoup de vies !

01.03.2022

Dans le contexte du lancement d’une nouvelle initiative pour la taxation de l’alcool, le bureau régional pour l’Europe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS/Europe) vient de publier un article scientifique mettant en avant le fort potentiel d’une meilleure taxation de l’alcool.

La taxation de l’alcool est depuis longtemps identifiée comme l’une des mesures les plus efficaces pour influer sur la charge de mortalité et de morbidité liée à l’alcool. Malgré des coûts de mise en œuvre négligeables et des effets probants dans les pays l’utilisant à bon escient, l’attitude des gouvernements à l’égard de la taxation de l’alcool reste mitigée. Deux facteurs fondamentaux semblent notamment freiner le développement de politiques de taxations appropriées : l’opposition des milieux économiques et l’impopularité des hausses de prix au niveau de la population (ou des électeurs). De fait, ce type de mesures reste sous-exploité.

Partant de ce constat, le Conseil consultatif sur les Maladies non transmissibles (MNT) de l’OMS/Europe a récemment lancé une initiative qui se concentre sur cinq domaines clés qui permettront d’accroître le potentiel inexploité des taxes sanitaires sur l’alcool dans la région (voir la nouvelle de l’OMS/Europe). Cette nouvelle initiative a notamment été débattue dans le cadre d’un symposium regroupant des représentants des États membres, de la Commission européenne et de l’Organisation de coopération et de développement économiques.

A cette occasion, l’OMS/Europe a également publié un article scientifique (consultable ici) qui estime qu’en appliquant sur l’ensemble des pays de la région un modèle de prix de détail minimal par unité d’éthanol sous la forme d’une part fiscale de 15 %, applicable à tous les produits alcoolisés (bière, vin, spiritueux, etc.), permettrait de prévenir plus de 130'000 décès annuellement. 

Faisant accessoirement état du très faible niveau de taxations des boissons alcoolisées dans une grande majorité des pays de la région, dont la Suisse, les auteurs de cette étude concluent sur le fait que les évidences scientifiques démontrent que la mise en œuvre au niveau national d’une taxation uniforme (pour toutes les boissons alcoolisées) et minimale de l’alcool présente un avantage évident pour la santé publique. Ils défendent également qu’à l’instar de l’imposition des produits du tabac, la politique d’imposition de l’alcool doive dorénavant être considérée comme une mesure sanitaire, visant à sauver des vies.