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Les fleurs de cannabis ne seront pas taxées

19.02.2020

Allant dans le sens de trois recours, le Tribunal fédéral annule une décision du Tribunal administratif fédéral qui assimilait les fleurs de cannabis au tabac à fumer. Au-delà des considérations légales, les juges ont constaté que les fleurs sont recherchées pour le bien qu'elles procurent sur la santé, ce qui n'est pas le cas pour le tabac.

Article de Keystone-Agence télégraphique suisse

Dans un arrêt révélé le 18 février 2020 à l'ATS par l'un des plaignants, la 2e Cour de droit public a constaté tout d'abord que la législation sur l'imposition du tabac ne mentionnait pas expressément les fleurs de cannabis. Elle s'est alors demandé si celles-ci pouvaient être considérées comme des produits de substitution du tabac et taxées en tant que tels, ainsi que l'avait décidé le Tribunal administratif fédéral il y un an. (...)

Les juges de Mon Repos ont souligné que les trois recourantes ne commercialisaient pas les fleurs comme des produits à fumer. Ils ont aussi constaté qu'elles sont surtout recherchées par les consommateurs parce qu'elles ont - d'un point de vue au moins subjectif - un effet positif sur leur santé. Ce qui n'est assurément pas le cas pour le tabac.

La cour cite une étude récente d'Addiction Suisse indiquant qu'une bonne partie des produits contenant du cannabidiol, qu'il s'agisse d'huile ou de fleurs, sont consommés par des personnes souffrantes. Ces dernières en attendent un soulagement de leurs rhumatismes, de douleurs articulaires ou musculaires notamment.

Le prix élevé des fleurs exclut tout transfert significatif de la consommation de tabac vers celle de cannabis à faible taux de THC, constate aussi le Tribunal fédéral. Un tel transfert aurait pour effet d'éroder les recettes de la taxe sur le tabac, qui alimente les caisses de l'AVS et de l'AI.

Les magistrats concluent que les fleurs de cannabis, même si elles peuvent être fumées, ont des propriétés particulières et qu'il n'y a pas de risque de substitution au tabac. Dans ces conditions, ni la loi sur l'imposition du tabac ni son ordonnance ne constituent des bases légales permettant d'assimiler ce produit au tabac.