News

Le jeu vidéo comme support pédagogique

19.08.2021

Tandis qu'en Chine de nouvelles restrictions de pratique de jeux vidéo sont introduites pour réduire les problèmes d'usage auprès des mineurs, la Suisse montre une ouverture face à leur potentiel éducatif. Le Fonds de recherche finance dès la rentrée un projet pédagogique pour les écoles du post-obligatoire concernant les 15 à 20 ans. La RTS a invité Yannick Rochat, cofondateur de l'UNIL Gamelab, pour en parler.

La réglementation chinoise interdisait déjà aux mineurs de jouer en ligne entre 22h et 8h (article GentInside). Mais suite à des articles qualifiant cet été les jeux vidéo d'"opium mental" épinglant notamment le géant Tencent, ce dernier - qui imposait déjà des limitations de temps de jeu et la reconnaissance faciale pour empêcher les moins de 18 ans de jouer la nuit - a encore durci les règles. Il a limité l'accès à son jeu phare Honor of Kings à deux heures par jour, selon 20Minutes.

En Suisse, le discours est tout autre. La RTS rapporte que le Fonds national suisse financera un projet "qui consiste à envoyer des spécialistes dans les classes du post-obligatoire pour aider les jeunes de 15 à 20 ans à apprendre grâce au jeu vidéo", une population très avide de jeux vidéo. "La plus grande partie des jeux vidéo ont des qualités qu'on peut utiliser dans le cadre scolaire. Et il ne s'agit pas d'y aller avec des jeux ludoéducatifs, mais de prendre un jeu de la culture populaire qui a des représentations historiques ou politiques afin de s'interroger avec eux sur ce que permet le jeu", explique Yannick Rochat, professeur assistant en étude des jeux vidéo à la faculté des lettres de l'Université de Lausanne.

La crainte d'une addiction est sous-jacente. Cette question est toujours débattue et, malgré les prises de position de l'OMS, il n'y a pas de consensus scientifique et médical sur ce terme. On lui préfère les termes "hyperconnectivité" ou usages problématiques pour parler de situations pouvant amener de la souffrance ou des difficultés dans le quotidien des personnes (voir l'article de Slate).