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Le COVID-19 a changé les façons de consommer

15.10.2020

Le rapport spécial COVID-19 de Global Drug Survey, un institut de recherche sur les drogues basé à Londres, indique que la consommation de cannabis a augmenté tandis que celle des substances associées à la fête a baissé. L'alcool a connu des trajectoires différentes selon les groupes cibles.

L'édition spéciale de Global Drug Survey sur la pandémie de COVID-19 a été élaborée pour mieux comprendre l'impact de la pandémie sur la vie des gens, en mettant l'accent sur la consommation d'alcool et d'autres drogues, la santé mentale et les relations. Plus de 55'000 personnes dans 11 pays riches (en Europe : CH, D, Aut, F, NL, UK, Ir) y ont participé. L'enquête a duré 7 semaines (mai - juin 2020).

Parmi les personnes interrogées, 40 % ont dit avoir augmenté leur consommation de cannabis. Relayé par The Economist, on apprend que l'Australie a connu la plus forte augmentation de consommation de cannabis, avec 49 %, puis l'Amérique (46 %) et la Grande-Bretagne (44 %). Pourquoi ? les réponses ont évoqué le temps libre supplémentaire et l'ennui du confinement. Les personnes vulnérables dans leur santé mentale ont augmenté leur consommation en raison du stress (41 %) ou de la dépression (38 %).

Substances et fêtes

L'enquête a montré que la consommation d'ecstasy a diminué de 41 %, celle de cocaïne de 38 % et celle de kétamine de 34 % (voir graphique). Les substances liées à la fête étaient tributaires de la suppression des fêtes et des fermetures des boîtes de nuit, mais aussi parce qu'il devenait plus difficile de s'en procurer.

Alcool : hausse et baisse

En avril, une étude de la Fondation australienne pour la recherche et l'éducation sur l'alcool a révélé que les personnes interrogées ont acheté plus d'alcool et qu'elles en ont bu davantage. Le Australian Bureau of Statistics montre que la consommation a augmenté auprès de 14.4 % alors qu'elle a baissé chez 9.5 %. En mai, l'Université nationale australienne a constaté que le nombre de personnes ayant diminué leur consommation d'alcool (27 %) était supérieur à celui des personnes l'ayant augmentée (20 %). L'enquête Global Drug Survey a donné des résultats similaires parmi les jeunes qui ont répondu, rapporte The Conversation. Les groupes qui ont accru leur consommation sont les personnes vulnérables et les femmes.

Encore des recherches pour plus de clarté

Le tableau des comportements au temps du COVID-19 n'est pas encore clair et complet. Selon les spécialistes, il faudra encore d'autres recherches avant d'en tirer des tendances fiables.