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La recherche de l’EPFZ publiée fin juin révélait que le nombre d’appels d’urgence pour des intoxications aux opioïdes a augmenté de 177% entre 2000 et 2019 alors que dans le même temps les ventes de ces analgésiques ont progressé de 91%. Les causes de cette progression sont multiples dans une société de plus en plus addictogène, comme l’a expliqué Camille Robert. Il est donc primordial d’intégrer les différentes dimensions biopsychosociales pour comprendre ce phénomène. Dans ce cadre, la dimension sociétale joue un rôle non négligeable puisque, comme l’a souligné la responsable du GREA, aux États-Unis, la crise des opioïdes a commencé à la suite de prescriptions médicales. En effet, dans les années 90, l’industrie pharmaceutique a déployé des moyens considérables pour convaincre les médecins de prescrire ce type de produits qui ont généré par la suite des dépendances importantes.

Pour terminer, Camille Robert a rappelé qu’en Suisse, la prescription d’opioïde a été multipliée par 20 entre les années 1980 et 2010. Cette réalité place ainsi la Suisse au 7e rang mondial de la consommation d’opioïdes par habitant. De multiples facteurs expliquent cette augmentation, mais une étude d’Addiction Suisse parue en 2017 semble toutefois montrer que le marché noir de l’opioïde et en particulier de l’héroïne reste stable dans le canton de Vaud.