Le modèle espagnol : Cannabis social clubs

Apparus en 2002, les Cannabis social clubs (CSC) sont des organisations non commerciales où des consommateurs se réunissent pour cultiver et distribuer leur production personnelle de cannabis. Il en existe aujourd’hui près de 700 en Espagne. Les CSC fournissent une alternative au marché noir. Ce modèle rend l’accès au cannabis difficile pour les mineurs et limite le tourisme de la drogue (ce qui pose problème aux Pays-Bas). Les membres des CSC contrôlent l'origine, la qualité et la composition de ce qu'ils consomment. Par ailleurs, les CSC génèrent de nouvelles recettes fiscales.

En raison de l'absence de réglementation claire, des associations ont dû improviser et inventer des solutions afin d'uniformiser leurs activités. Les principaux groupes pionniers se sont réunis en 2003 au sein de la Fédération des clubs de cannabis (FAC), qui comprenait initialement 21 clubs. Cette fédération a mis au point un modèle juridique et de gestion pour que de nouveaux CSC puisse être crées tout en respectant la législation espagnole :

  • La fondation d’un club débute par l’enregistrement de ce dernier au registre des associations et les membres s’accordent sur une convention collective.
  • Le club loue ou achète les terrains, les bâtiments, et tout l’équipement nécessaire pour cultiver et distribuer le cannabis.
  • La quantité cultivée est calculée sur la base d'une prédiction de la consommation de chaque membre.
  • Le soin des plantes est effectué par les membres bénévoles, ou du personnel payé par le club pour les heures de travail et la location des terres.
  • La distribution se fait au sein du club et uniquement auprès des membres.
  • Le cannabis est vendu à environ la moitié du prix au marché noir.
  • La consommation est limitée à 2-3 grammes par jour.
  • Le fonctionnement des clubs est démocratique.

-       Pour rejoindre le club, il faut être invité par un ou deux de ses membres.

Un guide expliquant la marche à suivre pour créer un club a été publié en 2010. Bien que la situation administrative de nombreux clubs soit presque normalisée (notamment concernant les impôts), il existe encore de nombreuses questions non résolues et les clubs sont en permanence menacés par différents problèmes juridiques, en particulier pour la culture et le transport.