
Les questions d’addictions en milieu carcéral s’avèrent une problématique centrale. Si les objectifs de la détention pénitentiaire visent prioritairement la non-récidive, d’autres considérations tout aussi importantes doivent être prises en compte : la santé, la réinsertion sociale et la consommation problématique de substances licites et illicites. En effet, bien que les raisons de judiciarisation soient diverses et ne soient pas nécessairement en lien avec les addictions, une grande proportion des personnes détenues consommerait régulièrement des substances durant leur passage en prison. De fait, cela pose des questions sociales, de santé somatique (maladies infectieuses notamment, VIH ou hépatite C) et de santé mentale.
Pour mieux cerner la complexité des addictions en milieu carcéral, la Fondation latine « Projet pilotes – Addictions » (FL2PA) a mandaté le GREA pour connaître la situation romande. Publié en 2017, le rapport d'état des lieux vise à offrir une vision globale de la situation actuelle en Suisse latine, basée sur les besoins exprimés par les acteurs concernés. Plusieurs recommandations y sont émises.
Les opportunités sont aujourd’hui réelles pour envisager l’avenir avec un autre regard que celui de la répression. La majorité des acteurs concernés expriment un besoin de changement et une meilleure prise en charge transversale de ces problématiques. D’une part, l’approche proposée par la Stratégie nationale Addictions peut se révéler un cadre utile pour le développement de nouvelles dynamiques. D’autre part, il est aussi possible de s’inspirer des expériences plus concluantes de l’intervention précoce et de l’approche systémique plus adoptées avec les mineurs.