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Olivier Guéniat se prononce pour la réglementation des drogues

31.01.2013

Aujourd’hui, les problèmes du marché des drogues sur l’espace public sont devenus ingérables dans le système actuel de prohibition. Au vu de l’importance croissante de cette question au sein de l’opinion publique, il est temps de repenser complètement notre politique sur les drogues et d’explorer les alternatives à la prohibition. C’est le constat que dresse Olivier Guéniat, commandant de la police cantonale jurassienne.

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Les problèmes liés au marché de la drogue provoquent des débats nourris sur les mesures à mettre en place. Ces dernières années, ce débat a pris une tournure politique plus marquée, pour répondre à l’agacement légitime de la population. Dans ce débat, Olivier Guéniat vient apporter sa contribution par un article visionnaire dans la revue « Dépendances » mis en ligne aujourd’hui par le GREA. Chef de la police du Jura, M. Guéniat est aussi membre de la Commission fédérale sur les drogues (CFLD). Il a également contribué à de nombreuses études sur la question dans un cadre académique.

Il constate que le problème se pose aujourd’hui différemment et que la question de l’espace public a pris un place prépondérante : « Les attentes du public ont changé. Nous ne devrions plus envisager nos réflexions sous l’angle univoque du destin d’individus toxicomanes, comme par le passé, mais bel et bien élargir nos stratégies à une des valeurs qui nous est chère, la sécurité, un fondement de la vie communautaire et démocratique harmonieuse ».

Face à ces évolutions, il conseille donc de regarder la situation avec pragmatisme et de se préparer aux changements nécessaires : « Nous sommes arrivés à un carrefour important dans la politique en matière de consommation et de trafic de produits stupéfiants. Nous savons que nous sommes en situation d’échec depuis plusieurs années, mais nos vieilles habitudes doctrinaires accumulées depuis un demi-siècle nous empêchent d’évoluer en phase avec la réalité que nous constatons. Nos valeurs et nos idéaux ne sont plus en adéquation avec les désastres qui se déroulent dans nos rues. Pourtant, nous ne pouvons pas rester là sans rien faire et en campant sur nos positions divisées ».