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L'Islande mise sur la prévention primaire avec succès

26 Janvier 2017  
26.01.2017

La consommation de substances chez les adolescents a décliné constamment de 1997 à 2014 en Islande. Selon une enquête, la prévention primaire acrrue durant cette période est à l'origine de ces résultats.

L'Islande revient de loin pourrait-on dire. Il y a 20 ans, ses adolescents étaient parmi ceux qui consommaient le plus d’alcool, de tabac et de drogue en Europe. Or le pourcentage des 15-16 ans qui se sont alcoolisés est tombé de 42 % en 1998 à 5 % en 2016, ceux qui ont pris du cannabis sont passés de 17 % à 7 %, et ceux qui fument sont passés de 23 % à 3 %.

Comment expliquer cette réduction ? Pour y répondre, il faut d'abord tenter de comprendre pourquoi les jeunes consomment et pourquoi ils continuent de consommer.

Ce qu'a tenté de faire dans les années 80 Harvey Milkman, un professeur de psychologie américain et qui enseigne une partie de l’année à l’université de Reykjavík. Sa thèse : les gens recherchent l'adrénaline soit pour gérer leur stress soit un calmant après un stress. Il estime aussi que les gens et les ados en particulier peuvent gérer leur stress plus "sainement" que par la petite délinquance, des comportements dangereux ou les substances.

Sur cette base, des chercheurs islandais ont réalisé un sondage. Ils ont comparé la vie des jeunes qui buvaient, fumaient et prenaient de la drogue, et ceux qui ne faisaient rien de tout cela. Certains facteurs sont apparus comme étant des protections très fortes : participer à une activité – en particulier à une activité sportive – trois à quatre fois par semaine, passer du temps avec ses parents, etc.

Au début des années 2000, l’Islande a lancé un programme intitulé Jeunes en Islande (Youth in Iceland). Ce programme, mis en oeuvre avec l'ISCRA (institut islandais de recherches sociales) a interdit la vente d’alcool et de tabac aux plus jeunes ainsi que leur publicité. Il a également renforcé le lien entre l’école et les organisations de parents d’élèves, invitant les parents à passer du temps avec ses enfants et à leur parler. Une loi a également interdit aux plus jeunes de sortir le soir, après 10h en hiver et minuit l’été. L'Etat de son côté a aussi investi dans les activités culturelles et sportives dédiées aux jeunes.

La prévention primaire qui vise à développer un environnement favorable autour du jeune a ainsi été accrue entre les années 2000 et 2014. Ce programme n'est donc pas étranger aux excellents résultats publiés. Au contraire, la prévention primaire a permis aux adolescents de gérer leur stress, aux parents de mieux appréhender le dialogue et à l'Etat de jouer son rôle de cadre.