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La Suisse déplore que l'ONU n'abolisse pas la peine de mort

20.04.2016

La délégation suisse à la Session spéciale de l'ONU sur les drogues s'est mobilisée avec force contre la peine de mort prononcée pour les délits en lien avec les drogues. Le Conseiller fédéral Alain Berset a vivement regretté que la déclaration adoptée ne prévoit pas l'abolition de la peine capitale. Il rejoint ainsi une pétition mondiale signée par des centaines de personnes à la veille du sommet.

La Suisse prône l'abolition de la peine de mort pour les délits liés à la drogue, sanction en vigueur dans plusieurs pays. «Il n'y a aucune preuve qui permet d'affirmer que cette sentence est efficace dans la lutte contre les drogues». A la tête de la délégation suisse, Alain Berset a regretté mardi à New York que la suppression de la peine de mort ne figure pas dans le texte final. Il l'a aussi fait savoir dans le tweet ci-dessous.

La Suisse, le Brésil, le Costa Rica et l'Union Européenne notamment ont plaidé pour mettre un terme à cette sanction, du moins à établir un moratoire sur les exécutions pratiquées par dizaines surtout en Asie.

Le document de l'ONU ne fait pas référence aux exécutions, il se contente d'inviter les gouvernements à "promouvoir […] la mise en place de politiques nationales […] prévoyant l'imposition de peines proportionnées à la gravité des infractions", selon plusieurs médias internationaux.

Pour Ethan Nadelmann, qui dirige l'ONG Drug Policy Alliance à l'origine d'une pétition mondiale signée notamment par Ruth Dreifuss et Hillary Clinton, le nouveau texte de l'ONU "marque une amélioration notable" mais il reste "limité et décevant". "Ceux qui voulaient maintenir le statu quo, notamment les Russes et leurs alliés, ont gagné les batailles les plus importantes au cours des négociations", a-t-il expliqué.