Jusqu’au début de l’année 2012, le pays règlementait l’usage du cannabis à travers la vente et la consommation au sein des coffee-shops. Il y en avait près de 700 dans tous le pays et ils suivaient des règles strictes :
- Les coffee-shops doivent se trouver à plus de 250 mètres des écoles.
- Les clients doivent avoir au moins 18 ans (21 dans certains établissements).
- Les clients peuvent acheter jusqu’à 5 grammes par jour et en 2 passages maximum.
- Les drogues dures sont interdites ; idem pour l’alcool (depuis 2009).
- Le stock est limité à 500 grammes et la publicité est interdite.
A l’extérieur des coffee-shops, des règles claires sont également en vigueur :
- La possession de cannabis est autorisée jusqu’à 5 grammes.
- La consommation dans les lieux publics est interdite en présence de mineurs et en cas de troubles de l’ordre public.
- La culture de 5 plantes à titre de consommation personnelle est autorisée.
Toutefois dès le 1er mai, la réglementation s’est durcie et les coffee-shops sont transformés en « clubs fermés » pour lutter contre le « tourisme de la drogue » : les clients sont obligés de s’enregistrer pour obtenir une « carte cannabis » et devenir membre de coffee-shop. Ils sont limités à 2000 membres et réservés aux résidents du pays.
Parfois dans la plus grande confusion et malgré les oppositions, cette loi a d’abord été mise en place dans les coffee-shops du sud du pays. Elle devrait être étendue à l’ensemble du territoire en 2013, mais les dirigeants des principales villes du pays n’en veulent pas. Au delà du manque à gagner (jusqu’à 60%) pour les coffee-shops, la privatisation de ceux-ci engendre une explosion du deal de rue. En effet, d’une part les étrangers continuent à s’approvisionner dans le pays ; d’autre part, certains résidents refusent d’être fichés et préfèrent s’alimenter sur le marché noir. On assiste aussi à une fusion des marchés des drogues : les dealers d’héroïne et de cocaïne se mettent à vendre également du cannabis. Autre problème associé à l’augmentation du marché noir : l’accès au cannabis pour les mineurs qui étaient jusque là refoulés à la porte des coffee-shops, a été facilité.